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Soin, laïcité, religion et spiritualité

Soin, laïcité, religion et spiritualité
Lamarre164 pages
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Avis de Benjamin : "Prendre soin des besoins spirituels du patient hospitalisé"

L’ouvrage est sous-titré Intégrer le religieux et le spirituel dans le soin. Daniel Maroudy est cadre de santé et docteur en éthique. Marc Grassin est enseignant de philosophie à l’Institut catholique de Paris et possède deux doctorats l’un en éthique médicale et l’autre en pharmacie. Pascale Wanquet-Thibault est cadre de santé, auteure et rédactrice en chef d'Objectif Soins et Management, une revue pour cadres de santé.

Ce livre est à destination des soignants, il se donne pour objectif une triple prise de recul. La première est de comprendre l’expression d’un besoin religieux exprimé dans sa diversité et sa complexité, la seconde est d’approcher historiquement, philosophiquement et juridiquement l’idée de laïcité et la dernière de gérer les demandes des patients en matière de spiritualité dans le respect des règles et des personnes.

Il y a une montée en puissance des demandes et actions d’usagers, de malades et de familles dans le domaine religieux. Si ces demandes sont un droit, il s’avère parfois nécessaire de les réguler quand elles prennent un caractère pouvant être perçu comme provocateur.

La première partie se nomme "Comprendre les besoins religieux et spirituels principes et réalités". Il est posé que l’expression religieuse contribue pour le patient croyant à un mieux-être et à un apaisement intérieur au seuil de la mort. Plus loin les trois piliers de la laïcité sont rappelés et le contenu de divers textes est résumé, depuis la loi de 1905 jusqu’à la circulaire du 15 mars 2017 relative au respect de la laïcité dans la fonction publique, en passant en particulier par la circulaire du 2 février 2005 relative à la laïcité dans les établissements de santé et la circulaire du 5 septembre 2011 présentant la charte des aumôneries dans les établissements publics hospitaliers.    

De nombreuses pages évoquent les dimensions de la spiritualité dans les religions monothéistes et le bouddhisme. Il est ajouté que, sans avoir d’affiliation religieuse précise, certaines personnes revendiquent une spiritualité. Un très rapide mot est dit autour d’une spiritualité laïque trouvant ses origines dans la Grèce antique, s’exprimant par le courage, la lucidité et la raison. Les auteurs expriment le fait que les patients souffriraient du fait de ne pouvoir communiquer leurs besoins religieux aux soignants. Il y a là d’un côté le désir d’écoute par un aumônier ou de respect de certaines pratiques ce qui est selon nous entendable par les soignants dans la mesure où ces dernières ne viennent pas à prendre une dimension nuisant aux impératifs de sécurité et de respect de législation laïque. Cependant on peut trouver aussi là un ressort pour favoriser à l’hôpital une mission d’évangélisation et faire de la religion un outil thérapeutique.

Le second volet de ce titre s’intitule "Le mangement de l’expression religieuse dans les institutions de soin". Nos craintes peuvent être en partie justifiées lorsqu’au début de cette partie, on lit : « La neutralité vis-à-vis du patient n’interdit pas la discussion avec le patient sur le religieux ? C’est parfois le cas entre coreligionnaire » (page 76). Diverses situations sont examinées afin de pointer les questions pouvant se poser par rapport à une dimension religieuse. On évoque la phase d’admission, l’alimentation, les prières et objets de culte, les rites funéraires, le libre choix du médecin et du soignant, le refus de soins (on regrette là l’absence de la question de la transfusion sanguine chez les Témoins de Jéhovah) et la pudeur. On explique également le rôle de l’aumônier hospitalier. Trois situations cliniques sont exposées, elles s’ajoutent d’ailleurs à d’autres exposées plus brièvement dans la première partie.

La conclusion confirmera l’inquiétude de certains lecteurs : « le mouvement en faveur des soins en lien avec la religion  et la spiritualité du malade gagne l’intérêt des milieux scientifiques, médicaux et soignants dans le monde. La France reste assez hermétique et montre un retard préjudiciable qui se creuse » (page 164).     

Pour tous publics Aucune illustration

Benjamin

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