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Le sang des sorcières

Le sang des sorcières
François Bourin 324 pages
1 critique de lecteur

Avis de Benjamin : "Des femmes brûlées vives"

Cet ouvrage essaie de caractériser les femmes à qui on fit un procès de sorcellerie ; nombre d’entre elles étaient guérisseuses et sages-femmes. Suite à des infections, certains de leurs patients mouraient et elles furent accusées à tort de les avoir tués. D’autres semblent avoir été condamnées parce qu’elles prêchaient ce qui était strictement interdit à toute personne extérieure au clergé. Par ailleurs étaient portées à charge certaines caractéristiques physiques ou physiologiques comme une chevelure rousse, un strabisme, un bec de lièvre, des crises d’épilepsie…

L’auteure évoque de multiples faits qui montrent combien les femmes doivent se soumettre aux autorités ecclésiastiques, c’est en particulier le cas des béguines au XIIIe siècle. Une période de chasse aux sorciers et sorcières se déclenche avec Jean XXII, pape de 1316 à 1334, qui avait découvert que l’évêque de Cahors Hugues Géraud utilisait à son encontre une figurine d’envoûtement.     

 

Image absente du livre

Luther et Calvin ne croyaient pas moins aux sorcières que les catholiques. Le canton de Glaris, à majorité protestante, porte la mémoire d’Anna Göldinqui qui est peut-être la dernière femme à être condamnée pour sorcellerie en 1782 en Europe.

Le moine dominicain professeur de théologie Heinrich Krämer, natif de Sélestat en 1436, est un des fers de lance de la chasse à l'hérésie. Avec l’inquisiteur dominicain Jakob Sprenger, né à Bâle vers 1437, il écrit en 1487 un précis de démonologie le Malleus maleficarum (le Marteau des sorcières). Il est clair que c’est les personnes de sexe féminin qui sont clairement visées et que les hommes ne sont pas a priori suspect de sorcellerie.

L’ouvrage cite de très nombreux cas précis de procès de sorcellerie en France et dans une moindre mesure dans les pays voisins. L’auteure revient en un chapitre entier sur les Sorcières de Salem, un fait qui se déroula outre-Atlantique.  La Maison des Sorcières situe le contexte historique des quarante-trois procès de sorcellerie tenus, entre 1582 et 1683, à Bergheim en Alsace. Cette cité connaît durant cette période la peste, les mauvaises récoltes, les vignes gelées, les pillages successifs en raison de la Guerre de Trente ans.

Toutefois c'est la justice civile et non l'Inquisition qui va brûler les sorcières au XVIIe siècle, on aurait aimé voir exposer comment les autorités religieuses perdent progressivement confiance en une accusation de sorcellerie. Dans le chapitre consacré à ceux qui crièrent que la sorcellerie était une invention humaine, on relève le nom de quelques ecclésiastiques comme Érasme ou le théologien catholique hollandais Cornellius Loos (1546-1595).

Pour tous publics Beaucoup d'illustrations

Benjamin

Note globale :

Par - 462 avis déposés - lecteur régulier

663 critiques
06/04/21
Des baskets "sataniques" déclenchent scandale et action en justice
https://fr.news.yahoo.com/baskets-sataniques-d%C3%A9clenchent-scandale-action-224858262.html
598 critiques
30/11/21
La statue de la "sorcière" de Chamars vandalisée dix jours après l'inauguration par Anne Vignot https://www.estrepublicain.fr/faits-divers-justice/2021/11/30/la-statue-d-henriette-de-crans-vandalisee-10-jours-apres-son-inauguration
Brûlée vive pour sorcellerie, Henriette de Crans a sa sculpture à Besançon https://france3-regions.francetvinfo.fr/bourgogne-franche-comte/doubs/besancon/brulee-vive-pour-sorcellerie-henriette-de-crans-aura-sa-statue-a-besancon-2336539.html
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