Avis de PRUNE : "Vie quotidienne au Tardiglaciaire"
Il s’agit ici d’approcher la vie d’un groupe d’humains vivant pendant la période du Tardiglaciaire, un temps appartenant à l’ensemble du Magdalénien et plus globalement du paléolithique supérieur. Le Tardiglaciaire couvre une période allant de moins 18 000 à moins 11 700 ans avant l’année 1950 de notre ère. C’est un moment de relatif radoucissement global, connaissant d'importantes fluctuations relativement brusques. Sophie A. de Beaune choisit dans cet ouvrage de se centrer sur la période de moins 18 000 à moins 16 000 ans avant aujourd’hui.
Elle décrit là la vie d’un campement fictif en s’inspirant d’informations recueillies sur plusieurs sites existant. Sophie A. de Beaune prend la peine de préciser, dans son avant-propos, que le contenu de son récit a dû faire place à une marge d’interprétation pour cette reconstitution d’une vie quotidienne. Ceci concerne en priorité les affects et croyances avancés dans le texte de ce livre.
Dans cet avant-propos, on relèvera ces informations : « Si le campement fictif dans lequel l'action se passe ne correspond à aucun site archéologique réel, mais il s'inspire de plusieurs sites différents, il est ainsi tout à fait plausible. Il va de soi qu'il entre dans cette reconstitution une part d'imagination étant donné que tous les vestiges ne se conservent pas. Nous pouvons ainsi estimer le nombre d'habitants dans une tente et dans un campement, sans savoir cependant qui y vivait et sans connaître le lien de parenté entre les occupants puisque leurs restes ne nous sont pas parvenus. De même, les vestiges au sol permettent dans une certaine mesure de retrouver les activités qui s'y déroulaient mais il est très difficile de savoir précisément qui faisait quoi. Nous avons en tout cas veillé à ce que ce récit d'une journée d'automne dans un campement préhistorique quelque part dans le grand Sud-Ouest de la France d'alors entre dans les limites de la vraisemblance » (pages 12-13).
Pour raconter une journée dans la vie d'un campement préhistorique, il s’agira de se focaliser sur 50 objets. On décrit ainsi une matinée à partir de dix-neuf articles dont une plaquette de schiste gravé, une canine de renard perforé, l’image sur une paroi de caverne de deux rhinocéros laineux se combattant, de la sculpture d’une femme tenant dans sa main une corne.
L’après-midi est choisi ensoleillé et le porte vingt-et-un objets. Parmi ceux-ci, on découvre une pierre calcaire servant comme palette à couleurs, une statuette d’ourson, une lampe à graisse, un grattoir-burin ocré ou une sépulture triple. Dix choses viennent illustrer le temps du repos. Ce sont en particulier des sépultures de nouveau-nés, une flûte en os de vautour et un os hyoïde (localisé dans le cou) d’un grand mammifère sur lequel on a sculpté des personnages stylisés effectuant une farandole.
Les photographies sont de bonne taille et les objets représentés proviennent le plus souvent de grottes situées au sud de la Loire comme: la Grotte Blanchard dans l’Indre, Les Eyzies en Dordogne, la Grotte Chauvet en Ardèche, ou la Grotte d’Isturitz (dans les Pyrénées-Atlantiques). Il y a parfois des articles venus d’autres pays européens comme cette tête humaine sculptée avec une grande réalité sur une partie d’une défense de mammouth ayant été trouvée en Tchéquie.
La quatrième de couverture précise que : « Bien loin des clichés, cet ouvrage révèle une Préhistoire intime, où les femmes n’étaient pas confinées à des tâches domestiques et où tous les membres du groupe participaient aux activités journalières en fonction de leurs aptitudes. »
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