Ces lieux qui ont fait la France

Notons que la lecture de cet ouvrage permet de connaître le contenu de deux ouvrages parus en 2015 et 2021 chez Fayard, à savoir Ces lieux qui ont fait la France et Ces autres lieux qui ont fait la France.

Il s’agit d’évoquer des lieux  sous le triple angle de leur état actuel, leur géographie, et leur histoire. À l’exception de Marignan, plus important selon nous pour les Français scolarisés à l’école primaire avant 1970 que pour les historiens de la Renaissance en France et le Canada français à travers Jacques Cartier, ils se trouvent tous sur le territoire hexagonal (aucun n’étant outre-mer). Géographiquement cet auteur  choisit, dans la quarantaine de sites présentés presque les neuf dixièmes au-dessus d’une ligne allant de Bordeaux à Grenoble.

Notons que pour La Virée de Galerne (marche des Vendéens au-delà de la Loire à l’automne 1793), il y a abondance des lieux cités et de ce fait qu’aucun n’apparaît sur la carte géographique présentée avec le contour des départements. À notre humble avis, faire figurer Le Mans aurait été une excellente idée. L’auteur nous dit sa perplexité sur le devenir des squelettes de Vendéens exhumés (159 recensés aujourd’hui) dans la préfecture de la Sarthe en 2009-2010. Le quotidien régional Ouest-France nous dit personnellement, que cinq ans après son arrivée à la tête de la commune, Stéphane le Foll crée une commission pour décider d’un lieu de sépulture de ces cadavres toujours aux mains de l’INRAP. Il semblerait que depuis décembre 2023, date de cette décision, aucun projet de réalisation n’ait abouti. Dans ce point est évoquée la création du Souvenir vendéen en 1932 à l’initiative du docteur Coubart (né à Cholet en 1890) et dont l’historien Michel Chatry fut président. Il s’attacha notamment à améliorer le contenu du bulletin de cette association qui en près d’un siècle a parsemé de stèles et plaques mémorielles le territoire de la Vendée militaire.

François-Guillaume Lorrain a visité pour nous notamment Les jardins du Pradel (le château d’Olivier de Serres situé dans l’Ardèche), Varennes-en-Argonne (non seulement lieu d’arrestation de Louis XVI, mais aussi endroit avec un mémorial pour les soldats américains morts durant la Première Guerre mondiale), le château de la Punta  (situé à Alata en Corse-du-Sud, il a été construit à la fin du XIXe siècle avec les pierres d’origine, de l’un des pavillons Renaissance du Palais des Tuileries incendié lors de la Commune), le wagon de Rethondes, Sermages (le village de la Nièvre avec son célèbre clocher figurant sur la photo de l’affiche de campagne de François Mitterrand avec le slogan "La force tranquille"), Saint-Aubin-du-Cormier (où la défaite de l'armée bretonne face à l'armée royale sonne la fin de l’indépendance du duché de la  Bretagne).

On est également amené à Nantes, ville catholique et républicaine bien décidée à assumer son passé de cité négrière (au sein du Musée du château des ducs de Bretagne et au sein d’un Mémorial de l’abolition de l’esclavage), et lieu assez connu de signature du fameux édit de tolérance de 1598.  Citons aussi Maillé l’Oradour tourangeau, Évian cité  de la signature des accords sur la fin de la guerre d’Algérie dont le maire Camille Blanc (socialiste SFIO) est assassiné par l’OAS pour avoir accepté que sa ville soit le siège des pourparlers entre le FLN et le gouvernement français, Poitiers avec les différentes batailles qui portent son nom et se déroulent en fait  près d’elle (506 à Vouillé, 732 à Moussais-la-Bataille, 1356 Nouallé-Mapertuis, Illiers-Combray porteuse de la mémoire de Proust, Loc-Dieu (près de Villefranche-de-Rouergue) où sont cachés durant la Seconde Guerre mondiale des tableaux du Louvre, Decazeville (on apprend spécifiquement qu’on utilisait du bois d’acacia dans les galeries) et son bassin houiller avec son site sidérurgique, Pithiviers et Beaune-la-Rolande lieux d'internement avant la Déportation durant la Seconde Guerre mondiale.