Fake news: Une histoire de l’information et des fausses nouvelles

L’introduction précise que « cette publication a pour objectif de contribuer à une meilleure compréhension de la naissance des fausses informations et de ses impacts sur la société, à travers des exemples et des évènements historiques issus de documents des Archives départementales du Gard » (page 6).

C’est dans l’ouvrage La vie des hommes illustres écrit par Plutarque que les auteurs de notre publication ont trouvé la trace la plus ancienne d’un homme accusé d’avoir propagé une fausse information, dans ce cas afin de nuire au moral de la population athénienne. En effet il a avancé que le général Nicias est mort en Sicile. On est alors en 415 avant Jésus-Christ.

Pour l’univers médiéval sont évoqués les procès des Templiers et ceux des sorcières. Ceci nous copie d’une page de la procédure intentée en 1491 contre une femme de Beaucaire accusée entre autre chose d’empoisonner les animaux. Notons que dans les deux cas, la fake news est produite par une institution.

Au XVIIe et au XVIIIe, fleurissent les journaux. Voici l’occasion de nous présenter les premières pages du Mercure de France et du Journal de Nîmes. D’autre part un courrier des consuls nîmois est reproduit, ceux-ci demandent au maire de Beaucaire s’il est vrai que le prix du pain dans la cité rhodanienne est bien plus élevé que dans leur propre ville. Les boulangers nîmois sont suspects de répandre une intox afin d’obtenir de vendre leur pain plus cher.

Le début du XXe siècle et une époque où la presse se diversifie et est très surveillée. Des exemples de censure et de propagande mensongère durant les deux guerres mondiales sont proposés. On relève singulièrement, pour les années 1940, des attaques contre la franc-maçonnerie et les juifs.

De la place est faite à de la propagande boulangiste et au suicide du ministre de l’Intérieur Roger Salengro (dû comme on sait à une campagne de presse mensongère menée par certains journaux de droite et d’extrême-droite). Les attaques contre l’ORTF, comme voix du gouvernement sur le petit écran, sont présentes pour le mandat présidentiel du général de Gaulle. Le dernier document proposé est une lettre de 1830  signée par François Guizot (le plus célèbre des enfants du Gard). Ce dernier demande aux préfets de cesser une pratique consistant à demander aux maires d’abonner leur ville à des journaux pro-gouvernementaux. Il entend rompre avec un usage sous la Restauration.

La conclusion de l’ouvrage consiste à une invitation à ce que chaque citoyen exerce un esprit critique face à l’information. Ceci est d’autant plus nécessaire que les sources d’information se sont multipliées au XXIe siècle, notamment par le développement d’internet. Une chronologie, sur une double page, vient rappeler diverses étapes du développement des médias de l’Antiquité à nos jours.