Avis de Benjamin : "David aura marqué son époque tant par son talent que la portée idéologique de son œuvre"
Cet ouvrage sort pour le bicentenaire du décès du peinte le plus connu de la période révolutionnaire et impériale. Jacques-Louis David est un peintre et conventionnel français né le 30 août 1748 à Paris et mort le 29 décembre 1825 à Bruxelles. C’est comme rallié à Napoléon lors des Cent-Jours et régicide car, député à la Convention nationale, il avait voté pour la mort du roi Louis XVI, qu’il vit en exil dans les dernières années de sa vie. Notons que la ville d’Angers ne consacre pas à Jacques-Louis David un de ses musées mais à l’Angevin Pierre-Jean David d’Angers.
L’ouvrage propose vingt-et-un chapitres. Le premier chapitre conte les deux premières rencontres entre David et Napoléon Bonaparte à la fin de 1787, alors que ce dernier mène triomphalement sa Campagne d’Italie. En réalisant son premier portrait du futur empereur cette année-là, il déclarait : « Voilà le général de la grande nation » (page 14).
Le second chapitre est consacré aux premières années de l’artiste, ce dernier devenu orphelin à neuf ans c’est un oncle maternel qui le prend sous son aile. David a fait des études générales conséquentes sans être brillantes et il les termine au collège des Quatre-Nations à Paris.
La mère de notre personnage est une lointaine parente du peintre François Boucher, premier peintre du roi. Celui-ci très âgé lui facilite l’entrée dans l’atelier de Joseph-Marie Vien précurseur du néo-classicisme. En 1773, David reçoit le premier prix de l’étude des Têtes et de l’Expression avec une toile intitulée La Douleur. Toutefois il s’agit là d’un prix de consolation après plusieurs insuccès à obtenir un premier prix dans d’autres concours du fait de possibles votes arrangés.
Le troisième chapitre s’intitule "Révélations romaines" car en 1774 il gagne le premier prix de Rome lui permettant de séjourner quatre ans en Italie. Durant cette période, il peint notamment Saint Roch intercède auprès de la Vierge pour la guérison des pestiférés, une œuvre en lien avec la peste de Marseille survenue en 1720, ce tableau est aujourd’hui visible au musée des Beaux-Arts de Marseille.
Après plusieurs chapitres sur la période d’Ancien Régime, on arrive à la période révolutionnaire, David entrant pleinement dans l’esprit de cette dernière avec son œuvre Deux fils de Brutus, une toile difficilement acceptée au Salon de l’Académie à la fin de l’été 1789. Selon David lui-même ; « il y avait de l’analogie entre la conduite de Brutus et celle qu’aurait dû tenir Louis XVI à l’égard de son frère et des autres parents qui conspiraient aussi contre la liberté de leur pays » (page 60). En prolongement notre artiste réalise, à la demande de la Constituante, un tableau autour du Serment du jeu de paume.
On verra, tout au long de l’ouvrage, combien une partie de l’œuvre de notre artiste est porteuse de nombreux évènements parcourant l’Histoire immédiate pour lui. Peintre politiquement engagé, il est emprisonné par deux fois sous Thermidor pour ses opinions jacobines. Accueillant avec fatalité le coup d’état de Bonaparte, il déclare : « J’avais toujours bien pensé que nous n’étions pas assez vertueux pour être républicains ». Il devient, comme on le sait, le peintre officiel du Premier Empire. Le dernier chapitre pose une question perspicace à savoir la postérité artistique de notre peintre, rappelant notamment des expositions et des œuvres de lui redécouvertes au début du XXIe siècle.
Au milieu de l’ouvrage, on offre la reproduction en couleur de neuf toiles de David et en particulier la dernière à être finie (en 1824 en l’occurrence), à savoir Mars désarmé par Vénus et les Grâces, exposée aux musées royaux de Bruxelles.
Pour tous publics Quelques illustrations
