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Robespierre : la fabrication d’un monstre

Robespierre : la fabrication d’un monstre
Perrin 368 pages
1 critique de lecteur

Avis de Adam Craponne : "Halte là , halte là ce montagnard est las"

On sait que Jean-Clément Martin a beaucoup écrit au sujet de la Vendée militaire, ce mouvement contre-révolutionnaire du sud de la Loire. Il s’est intéressé tant à l’histoire qu’à la mémoire des Vendéens. Aussi est-il logique que Jean-Clément Martin se soit intéressé à Maximilien Robespierre sur le dos duquel on met les exactions des armées révolutionnaires dans l’Ouest. Rappelons qu’un certain nombre de parlementaires ou ex-parlementaires et quelques rares historiens militent pour la reconnaissance d’un génocide. Le Conseil général de Vendée, avec Philippe de Villiers (qui manque totalement d’ancêtres acteurs dans la rébellion en question) puis Bruno Retailleau (ce dernier revendiquant lui à juste titre comme ancêtre un capitaine de paroisse), ont largement financé des projets culturels qui n’oubliaient pas de glisser plus ou moins discrètement un parallèle entre les juifs et les vendéens. "Le général et le roi" (film sorti en 2013), largement financé directement ou indirectement  a pour scénariste et réalisatrice Nina Companeez est d’une famille d’origine juive russe.

Jean-Clément Martin s’attache à faire un livre d’historien, c’est-à-dire à rapporter des faits et à ne pas interpréter les intentions de L’Incorruptible. La thèse de Jean-Clément Martin est que la légende noire qui colle à Robespierre (un homme qui a peu pris de décisions) est due d’abord aux Thermidoriens parmi les rangs desquels on trouve des hommes qui se sont largement et matériellement impliqués dans les massacres que l’ensemble de l’Ouest a connu en répression non seulement des royalistes mais des fédéralistes. Babeuf, proche des hébertistes (réprimés par les Montagnards proche de Robespierre), fournit une belle plume et l’accuse d’être responsable d’un "populicide". 

Dans la conclusion, on relèvera

« Nous n’avons pas voulu accabler Robespierre comme seul responsable de la violence révolutionnaire, parce que rien parmi les archives et les mémoires ne permet de l’affirmer ; pas plus que nous n’avons voulu magnifier sa doctrine politique et sa vision historique, n’ayant pu établir un corps de pensée structuré sur les principes originaux et cohérents ». (page 344)

Pour connaisseurs Aucune illustration

Adam Craponne

Note globale :

Par - 734 avis déposés - lecteur régulier

734 critiques
06/12/16
Jean-Luc Mélenchon face à Robespierre

https://www.youtube.com/watch?v=gxvtYn-GGEY
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