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Le chevalier Arnaud-Guilhem de Barbazan

Le chevalier Arnaud-Guilhem de Barbazan
Regain de lecture 285 pages
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Avis de Adam Craponne : "Une Lorraine de circonstances et un Bigourdan de naissance en firent bien voir aux Anglais"

Jeanne d’Arc est née en 1412 dans la partie champenoise d’un village dont l’autre partie dépendait du duché de Bar (voir http://www.stejeannedarc.net/dossiers/nationalite_jeanne.php). Arnault Guilhem  de Barbazan, lui est né en 1360 au château paternel de Barbazan en Bigorre ; 1360 est l’année du Traité de Brétigny qui voit la Bigorre revenir aux Anglais (elle avait été rattaché au domaine royal en 1322). De 1284 à 1425 le comté de Bigorre est sous séquestre du fait d’un litige dans la succession, compliquée par la rivalité franco-anglaise et après un passage à la maison de Grailly, il arrive  dans celle d’Albret dont Henri IV est membre, c’est donc lui qui le réunit à la Couronne en 1607.

Le hasard va faire que c’est non loin de Domrémy le 2 juillet, et ceci un mois et demi après que Jeanne d'Arc, ait été brûlée à Rouen (10 mai 1431) qu’eut lieu à Bulgnéville en Barrois une bataille lié à la succession du duc de Lorraine  Charles II (mort cinq mois avant). Arnaud Guillaume combattait pour le roi de France qui l’avait envoyé soutenir René duc de Bar contre le comte de Vaudémont qui, soutenu par les Anglais et les Bourguignons lui conteste cet héritage. Lors de ce combat, René fut fait prisonnier par Philippe III (dit le Bon) duc de Bourgogne mais finalement put conserver le duché de Lorraine et par la suite devint comte de Provence et roi de Naples (royaume que les Aragonais lui prennent) ; on aura reconnu là le Roi René si populaire aujourd’hui en Provence.

Arnault Guilhem  de Barbazan est surnommé le "chevalier sans reproches" en raison de sa fidélité et son dévouement à Charles VII. Il avait été chambellan de Louis Ier d'Orléans frère du roi et est de ce fait accusé à tort d’avoir trempé dans l’assassinat du duc de Bourgogne Jean sans Peur, en septembre 1419 à Montereau. Ce dernier avait fait assassiné Louis Ier d'Orléans sept ans plus tôt.  L’année suivante Arnault Guilhem  de Barbazan il est assiégé par les Anglais à Melun auxquels il doit se rendre. Ceux-ci le gardent neuf ans prisonnier dans la forteresse de Château-Gaillard qu’avait faire construire Richard Cœur de Lion. En 1430 il est délivré de sa prison dans ce château par Étienne de Vignoles dit La Hire (compagnon de Jeanne d’Arc) qui s’empare de la forteresse.

En fait le récit proposé, parfois aux couleurs de roman d'espionnage, est très dense au niveau des informations historiques; il démarre en 1399 lorsque notre personnage embarque à Aigues-Mortes pour Constantinople pour aller porter secours à Manuel II Paléologue en conflit avec le sultan ottoman Dazajet Ier qui avait assiégé dès 1394 la capitale d’un Empire byzantin bien réduit. Charles VI avait accepté que le maréchal Boucicaut, qui avait participé à la bataille de Nicopolis, parte pour Constantinople avec 1 200 hommes. Heureusement Tamerlan menace l’empire ottoman et le sultan porte l’essentiel de son armée vers l’Anatolie où il est défait en 1402 près d’Ankara, à la suite de quoi les Ottomans lèvent le siège de Constantinople. C’est une moins bonne affaire pour les chevaliers de Rhodes qui perdent Smyrne (Izmir) qu’ils avaient prise en 1334 à un émir turc.

Combat des sept à Montendre

Revenu en France, notre personnage est, à la demande du frère du roi, un des participants au Combat des sept à Montendre en Saintonge qui voit en 1402 sept chevaliers du roi de France opposés à sept chevaliers aquitains ou natif d’Angleterre. Ces derniers ont pour nom : Aymond Chotet, Jean Heron, Richard Boutevale, Jean Fleury, Thomas Tile et Robert de Scalles. Un héraut crie : « Que chacun fasse son devoir ! » et le combat s'engage. Robert de Scalles est tué et ses six compagnons blessés acceptent leur défaite. Cet évènement a trouvé une bonne place dans les annales de la chevalerie.

Les auteurs imaginent qu’en 1428 leur héros est au plus mal et qu’il obtient une libération sur parole et devant rester secrète d’un an pour se refaire une santé.  Et c’est justement en Lorraine qu’il compte passer une partie de ce congé de convalescence pour aller remercier le duc de Lorraine qui a pour successseur désigné  René  le duc de Bar (dont la mère est Yolande d'Aragon, très précoce soutien de Jeanne d'Arc dans sa mission), le premier serait intervenu auprès des Anglais pour obtenir cette grâce à notre héros. Et qui donc, par un grand hasard va-t-il entendre parler puis rencontrer en passant par la Lorraine ? Pas trois capitaines... On comprend enfin pourquoi l’ouvrage est sous-titré De Tamerlan à Jeanne d’Arc…le secret !.

Si ce n’est ce passage fortement romancé, le reste du récit est très respectueuse de la vérité historique. Et même sans avoir "le concept" de Jeanne d’Arc pour sauver Charles VII, Arnault Guilhem  de Barbazan a vécu des aventures exceptionnelles dans cette période qui précède ou suit de peu le début du XVe siècle.

Ponctuellement mais régulièrement en avant de quasiment chaque chapitre, une page se glisse pour nous tenir informer de ce qui se passe d’important chez les Anglais, les Bourguignons ou les Armagnacs qui pèse sur l’évolution de cette partie de la Guerre de cent ans.   

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Adam Craponne

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