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La France d’antan à travers la carte postale

La France d’antan à travers la carte postale
HC éditions444 pages
1 critique de lecteur

Avis de Benjamin : "Belle époque peut-être pas pour tous !"

Le commentaire ne se contente pas d’expliciter ce que l’on voit sur la photographie, mais le situe à la fois dans son contexte national si besoin et complète autour de la situation locale. Si bien que le discours donne du relief à l’évènement ; un bon exemple est le texte assez copieux page 348 qui va avec la question des inventaires en 1905-1906. Près de 900 clichés sont livrés ici.

Les chapitres permettent de se faire une bonne idée de ce qu’était la vie à la Belle Époque, on pointe là en particulier à travers le monde du travail et les divertissements les prémices de ce qui va déboucher sur la mécanisation intensive, la fin du petit commerce, la perte du sentiment religieux et la civilisation des loisirs (dont le fait d'être spectateur d'évènements sportifs devenus patrimoniaux comme Les 24 heures du Mans). Il est notable que si l’Alsace-Lorraine est sortie de l’hexagone durant cette période, par contre des photos légendées en français ou allemand de cet espace sont proposées en nombre non négligeable. Les points abordés ont pour titre : La vie agricole, La vie maritime, La vie industrielle et la condition ouvrière, Artisans, fabricants et commerçants, Les transports, La vie quotidienne, La vie à Paris, La vie militaire, La vie religieuse, Fêtes et folklore, Jeux et loisirs, Les sports et La naissance du tourisme.  

De multiples anecdotes parsèment le texte, ainsi page 276 apprend-on que pour asseoir sa renommée de capitale de la cerise provençale le village de La Roque-d’Anthéron (aux limites des Bouches-du-Rhône et du Vaucluse) propose un concours international de cracher de noyaux de cerises. Des précisions intéressantes sont apportées par exemple sur les origines de la culture de la betterave, l’importance dans une région de celle du houblon sur la fabrication du champagne, ou la place de l’horlogerie en Franche-Comté.  Nombre de savoirs-faires artisanaux sont mis en images et l’on mesure un peu ce qui a pu être perdu dans ce domaine. La fabrication du Roquefort et le gavage des oies occupent chacun deux pages. Dans le domaine de l’industrie l’Alsthom à Belfort et Manufrance à Saint-Étienne se voient offrir aussi chacune une double-page entière. La jeunesse de certains travailleurs se voit ponctuellement.

Les alpinistes et skieurs découvriront avec intérêt l’univers de leurs assez lointaines prédécesseurs, les fans du cyclisme auront droit en particulier à l’arrivée à Belfort et Villenave-d'Ornon (près de Bordeaux) d’étapes du Tour de France. Parfois une phrase en patois (on dirait dialecte aujourd’hui) est utilisée pour la légende comme page 216 avec le marchois pour l’univers de la Creuse :

«  In chi inragea cour din le pays osau mordiu nos vachos, nos chiebros. Garde à vo. »

Ce qui se traduit par: "Un chien enragé court dans le pays. Il a mordu nos vaches, nos chèvres. Garde à vous."

 

L’index est très utile car il regroupe par lieux les photographies, toutefois en se limitant au nom des communes il limite son intérêt. En effet si par exemple je cherche des photographies sur la Haute-Saône, il me faudra d’abord connaître les noms de toutes les communes d’alors de ce département et je passerai bien du temps à trouver par exemple qu’à la page 190 à Fougerolles je peux voir des brodeuses. Par ailleurs si Luxeuil est bien présent page 191 ce n’est que dans le texte et je n’ai trouvé nulle trace de Gray page 386 comme l’index m’a indiqué. Par ailleurs l’habitant d’Île-de-France qui cherche Saint-Ouen sera surpris de trouver page 12 un battage du blé dont il est impossible  d’identifier la commune rurale où il se déroule (près de quarante possibilités, toutes au nord de la Loire). D'autre part l’index fait malheureusement l’impasse sur les noms de régions agricoles comme les Cornouailles page 13 alors qu’on peut sans erreur intégrer cette vue au Finistère. Un index par départements d’aujourd’hui aurait donc été utile.  

Pour tous publics Beaucoup d'illustrations

Benjamin

Note globale :

Par - 465 avis déposés - lecteur régulier

465 critiques
23/01/16
Le musée de la carte postale est né à Amont-et-Effreney (Haute-Saône)
D'abord offrant uniquement un verso pour écrire son message, et l'affranchissement, la carte postale à partir de 1904, permet d'écrire au recto

http://www.estrepublicain.fr/edition-de-vesoul-haute-saone/2016/01/23/amont-et-effreney-le-musee-de-la-carte-postale-est-ne
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