Avis de Benjamin : "D’un syndicalisme de militants vers un syndicalisme de professionnalisation"
Ce second tome couvre une période qui voit une évolution progressive du syndicalisme de militants vers un syndicalisme de professionnalisation. Approuvée par le congrès en 1976, la séparation de la Fédération unie et générale des services publics en deux organisations est effective en 1979. Pour 1979 on compte 600 000 agents communaux et quarante plus tard, du fait n particulier des lois de décentralisation et de la modification du statut des ATOSS ils sont deux millions. En 1977, la CGT est à 42%, FO à 22%, la CFDT à 12%, les autonomes à 10%, la CFTC à 4%.
De nombreux projets de réformes des collectivités territoriales se succèdent sous les septennats de Pompidou, Giscard d’Estaing et Mitterrand ; l’époque est également celle de la refonte des grilles dans la fonction territoriale. La fédération, comme toute la CGT, soutient le Programme commun en 1972 puis de nombreux responsables de syndicat soutiennent à titre personne le candidat Georges Marchais en 1981 et la Fédération unie et générale des services publics appelle à voter François Mitterrand au second tour. La non-condamnation de l’invasion de l’Afghanistan et la répression syndicale en Pologne suivant sur le coup d’état de Jaruzelski entraînent un malaise chez les militants.
La CGT perd, selon ses dires, 55% de ses adhérents entre 1977 et 1987. Alors que la fédération qui nous intéresse comptait plus de 99 000 adhérents en 1980, elle n’en rassemble que guère plus de 49 000 en 1994. Durant les dernières décennies du XXe siècle, la CGT perd du terrain au profit de la CFDT au niveau des élections professionnelles chez les comminaux comme ailleurs. Le récit se clôt sur le congrès fédéral de janvier 1995. Les sujets abordés sont : « l’augmentation des salaires, la reconnaissance des qualifications, les droits à la formation, l’activité décentralisée du syndicat au plus près de ses adhérents, la rédaction de cahiers revendicatifs du terrain, sont des sujets qui confirment l’engagement de la Fédération dans une orientation vers le vivre mieux. "Investir dans l’homme" est d’ailleurs l’un des axes développés dans le rapport moral » (page 222).
Pour connaisseurs