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Notre enfance en Algérie des années 1940 aux années 1960

Notre enfance en Algérie des années 1940 aux années 1960
Wartberg 64 pages
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Avis de Adam Craponne : "Arrête de pleurer Pénélope, fuyons!"

En ces derniers jours d’une campagne présidentielle française où l’on parla beaucoup de Pénélope Fillon, il se peut qu’il y ait malice dans notre titre qui renvoie aussi à une pièce de théâtre adaptée au cinéma. Les pieds-noirs, étant connus pour leur humour, ne devraient pas en prendre ombrage même si cela renvoie à leur départ précipité de l’Algérie.   

Bertrand Allamel est né en métropole en 1979 mais ses parents étaient des pieds-noirs chrétiens. Il nous livre une préface assez victimaire qui ira droit au cœur de ceux qui sont nés là-bas et ont mal vécu leur vie ici. Il faut dire qu’abandonner, comme le fit son père, 120 hectares de vignes dans la Mitidja fut certainement très dur pour son père et sa mère qui par ailleurs résidaient à Alger même.

Comme tous les ouvrages consacrés aux pays du Maghreb, la chronologie ouvre sur l’armistice du 22 juin 1940 qui débouche sur l’État français dont les mesures discriminatoires s’appliquèrent jusqu’au débarquement anglo-américain de novembre 1942. Alger fut la capitale de la France libre quasiment de cette date jusqu’au débarquement de Normandie en juin 1944.  Pour en savoir plus sur les persécutions des juifs en Algérie sous le régime de Vichy, on lira L’Opération plume Sergent-Major : Alger 1939-1942 aux Presses du Midi.

Parmi les surprises on relèvera la naissance de la boisson Orangina, présentée à la foire d’Alger de 1936 mais commercialisée en métropole seulement en 1953. Le rappel, avec la page sur le site de Tipasa, de la durée de la présence romaine s’avère fort pertinent. Par ailleurs, on se dit que face au réchauffement climatique, il est certainement plus question de skier à soixante-dix kilomètres d’Alger.  

Image absente du livre

On note une certaine naïveté dans le fait de laisser croire que l’école publique était largement ouverte aux jeunes Arabes. Ajoutons personnellement qu’en 1952, il y en a environ 1 700 000 enfants à scolariser en Algérie et moins d’un quart le sont. Si une progression très notable est à relever après la publication du plan de Constantine en octobre 1958, ce le fut avec un personnel sous-qualifié appelé "instructeur", même si l’un d’entre eux Enrico Macias est devenu célèbre par la suite. Si les pages sur la vie quotidienne sont bien nourries, on perçoit bien combien la situation politique, faite d’attentats et de maquis indépendantistes puis de violences à attribuer à l’OAS pèse sur le devenir des populations d’origine européenne. On termine avec les jours autour de la proclamation de l’indépendance et de l’exode de nombre de pieds-noirs. Le principal intérêt de l’ouvrage tient dans la qualité de son illustration.   On remarquera l'intelligence de l'éditeur qui a proposé un narrateur d'origine européenne pour 'Algérie, un juif pour la Tunisie et un arabe pour le Maroc.

Image absente du livre

Pour tous publics Beaucoup d'illustrations

Adam Craponne

Note globale :

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