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1573 Sancerre: L’enfer au nom de Dieu

1573 Sancerre: L’enfer au nom de Dieu
Regain de lecture 278 pages
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Avis de Xirong : "Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens!"

Abraham Malfuson est né en 1768 à Bohain-en-Vermandois (au nord-est De Saint-Quentin) dans une famille protestante qui le dit baptiser par un prêtre afin de lui donner un état-civil, en effet en France ce n’est qu’en 1788 que l’état-civil tenu par les pasteurs fut reconnu. Il fit des études de théologie à Lausanne et fut pasteur de 1788 à 1791 dans sa ville natale. Il poursuit son oeuvre pastorale à Sancerre jusque vers 1795, mais tout en restant protestant il prend le métier d’avoué (qui s’occupe des documents écrits à fournir dans le cadre d’un procès) dans cette dernière ville. Il est mort en 1848.

Dans le cadre d’un ouvrage général sur l’histoire de la ville de Sancerre, paru sous la Restauration, il a consacré de nombreuses pages au siège de Sancerre qui court d’août 1572 à  juin 1573. Renée Vérard, qui présente l’ouvrage en compagnie de Franck Lestringant, rappelle que des édits royaux en 1551 et 1553 condamnent à mort tous ceux qui exercent le culte réformé ;  à ceci on rajoute que la Saint-Barthélémy a eu lieu en août 1572.

Ce sont un grand nombre de huguenots du Berry et même quelques survivants au massacre parisien que l’on vient de citer qui se réfugient dans cette forteresse aux mains d’une garnison protestante commandée par le capitaine Lafleur. La ville a pour maire le réformé André Jouhanneau ; Jean de Léry, échappé de la capitale à l’été 1572,  fournit le premier témoignage écrit de ce siège. Rappelons que ce dernier est connu pour son récit de la vie de colons français, au milieu des Topinambous, dans la baie de Rio de Janeiro. Abraham Malfuson reprend pour l’essentiel le contenu de l’ouvrage de Jean de Léry, qui avait atténué quelque peu les souffrances endurés par les assiégés (on connaît des cas de cannibalisme) et les massacres qui suivirent la prise de la ville par les troupes royales commandées par Claude de La Châtre. On apprécie fort que le récit d’Abraham Malfuson soit suivi des biographies de Michel de l’Hospital,  Claude de La Châtre ainsi que de Jean de Léry et sur les tentatives de paix de 1570 et 1598.    

Il est notable que la fin de l’ouvrage d’Abraham Malfuson, non reproduite ici, évoque sous la Première République un mouvement contre-révolutionnaire dans la région de Sancerre, d’où son nom de "Vendée sancerroise". Ainsi constate-t-on que des régions, comme le Poitou ou le Berry, où le protestantisme fut largement éradiqué se retrouvèrent à l’avant-garde de révoltes paysannes qui dirent combattre pour le Roi et pour Dieu.    

Pour connaisseurs Peu d'illustrations

Xirong

Note globale :

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