Avis de Adam Craponne : "Dieu seul le sait الله وحده يعلم"
L’action alterne entre Paris en 1996 et Casablanca en 1954, il ya en plus dans la partie des années 1950 une allusion à la Guerre du Rif qui s’est déroulée à la fin des années 1920. C’est une belle narration, un style graphique plein de lumière à la Jacques Ferrandez. L'appelé Claude Pécaud, qui rencontre Sybil page 58, découvre plus de quarante ans après que cette dernière était à l'époque l'amie de Louise sa voisine d'aujourd'hui dans un immeuble parisien. Sybil était alors mariée à un Marocain dont le frère était le chef d'un réseau de Résistance au colonialisme. On espère très fortement qu’une suite nous sera offerte, même si ce volume ne porte pas le qualificatif de premier tome.
Suite au débarquement des Alliés fin 1942, le jazz est à la mode au Maghreb et Louise est chanteuse de jazz; à ce propos on lira le passage "Le Maroc s'américanise" dans Notre enfance au Maroc. Cette année 1954 est très intéressante du point de vue historique puisque après avoir été exilé en Corse près de six mois plus tôt, face à la montée de l’opposition à la colonisation française le sultan est transféré à Madagascar. Toutefois Pierre Mendès France est désigné comme Président du Conseil fin août de la même année et il promet des négociations avec les Marocains favorables à la fin du protectorat. L’indépendance sera proclamée le 2 mars 1956.
Le récit dans Morocco jazz prend le temps de faire comprendre à quel point la police française pouvait torturer les opposants politiques marocains, n’hésitant pas à se montrer à la hauteur des pires tortionnaires allemands qui sévissaient dix ans plus tôt en métropole.
Pour tous publics Beaucoup d'illustrations