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La guerre du Chaco: Bolivie-Paraguay (1932-1935)

La guerre du Chaco: Bolivie-Paraguay (1932-1935)
Economica 146 pages
1 critique de lecteur

Avis de Alexandre : "Une guerre pour du pétrole?"

"La guerre du Chaco" est connue des tintinophiles car l’album L’Oreille cassée s’inspire de ce conflit en reprenant l’interprétation du sénateur américain Huey Long qui y vit une rivalité entre deux compagnies pétrolières la Standard Oil of Bolivia et la Royal Dutch Shell du côté paraguayen.

Le Chaco était une vaste région au centre des terres et seule la partie nord de cette région était contestée, en effet lors de la Guerre de la Triple Alliance de 1865-1870, au détriment du Paraguay l’Argentine s’était emparée du sud de la région. La Bolivie et le Paraguay manquaient de documents conséquents d’arbitrage pour faire valoir leurs droits sur cette région peu colonisée car assez aride où on trouve au mieux des espaces de savane et qui n’avait pas connu de présence coloniale conséquente et même pas les réductions jésuites bien plus au sud au croisement des frontières actuelles entre la Paraguay, l’Argentine et le Brésil.     

De son côté la Bolivie avait perdu son accès à la mer en 1884 et avait vu le Brésil lui grignoter en deux temps (1867 et 1903) ses territoires orientaux et septentrionaux. Elle désirait une façade sur le fleuve Paraguay afin de pouvoir commercer par là avec l’Océan atlantique qui se jette dans le Rio Parana  (ce dernier arrosant Buenos Aires).

Dans les deux camps on avait fait appel à des officiers européens de la Première Guerre mondiale pour l’état-major. L’Argentin Vicente Almandos Almonacid, qui fut surnommé le "roi du bombardement de nuit" (lorsqu'il servait dans l'aviation française entre 1914 et 1918),  crée et organise la flotte aérienne du Paraguay lors de la Guerre du Chaco.  

Chaque pays installait un fortin dans le Chaco afin de justifier des prétentions territoriales. La guerre avait déjà manqué de peu d’éclater en décembre 1928 lorsqu’ un officier paraguayen se lança de son propre chef à l’assaut d’une implantation bolivienne sur le Rio Negro. Le commandement de l’armée bolivienne tendit à surestimer sa supériorité matérielle et numérique face à l’adversaire.

Le major bolivien Mosovo multiplie les initiatives en tronquant une partie de la réalité à ses supérieurs. Le 15 juin, après une courte fusillade, il s’empare la lagune Chuquisaca. Le 29 juin ce sont les Paraguayens qui s’emparent d’un autre fortin toujours près de cette même lagune et le 3 juillet 1932 les soldats du major Mosovo doivent évacuer leur fortin qu’ils ont baptisé Mariscal Santa Cruz. Les Boliviens passent à l’offensive, et s’emparent des fortins de Corrales, Toledo et Boquerón entre le 26 et le 31 juillet 1932.

Thierry Noël nous présente ses généraux, mos décrit les armements et les uniformes (souvent incomplets), nous fait suivre son évolution militaire, relève ses coûts humains et conte les conditions où est décrété un cessez-le-feu. 36 000 des 100 000 hommes mobilisés par le Paraguay périrent, mais ce pays fut largement vainqueur sur le terrain.

La Bolivie eut un nombre de tués se situant autour de 60 000. En fait il n’y avait pas de pétrole dans cette région du Chaco et on est sûr que la Royal Dutch Shell n’a fait aucune hypothèse de présence d’or noir dans cette région. Par contre la Standard Oil of Bolivia avait besoin d’un grand port sur le fleuve Paraguay pour évacuer sa production conséquente dans la région orientale de la Bolivie. Toutefois ce sont les régimes des deux pays, qui en faisant monter un nationalisme agressif dans leur population, sont responsables du déclenchement du conflit.     

On apprécie l’existence de trois cartes dans cet ouvrage, encore serait-il souhaitable qu’elles évoquent de façon évidente les lieux géographiques cités et soient situées en rapport avec le texte. Ainsi le fleuve Parapeti évoqué en fin d’ouvrage non loin de la dernière carte (située page 122) apparaît de façon très partielle et trop discrète à la première carte page 10. D’autre part dans cette même dernière carte que représente la zone en grisé, pas l’avance maximum des troupes paraguayennes mais les revendications territoriales non satisfaites dans la région la plus occidentale. On y relève le nom de la localité D’Orbigny du nom du naturaliste français Alcide d’Orbigny (1802-1857) qui séjourna en Bolivie de 1830 à 1833, en dressant de plus la carte du pays (http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b53087995g/f1.item.zoom).

De plus il manque à cet ouvrage une carte au départ où auraient été indiquées les revendications territoriales des deux pays et une autre où on verrait les avancées maximum des deux armées, ceci à chaque fois par rapport aux frontières actuelles. Une synthèse des deux auraient ou donner la carte réalisée ici http://lautrecotedelacolline.blogspot.fr/2013/06/la-guerre-du-chaco.html

(aucune des illustrations sur cette page n'est présente dans le livre)

Pour connaisseurs Peu d'illustrations

Alexandre

Note globale :

Par - 400 avis déposés - lecteur régulier

462 critiques
15/10/16
Le CICR et la guerre du Chaco (1932-1935)

https://www.icrc.org/fre/resources/documents/misc/5fzjrg.htm
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