Avis de Zaynab : "Une ville empreinte de romanité"
La première publication de cet ouvrage date de 2019 et il a été réédité plusieurs fois. Il propose quatre chapitres respectivement intitulés: Nîmes avant les Romains, Une cité gallo-romaine 27 avant Jésus-Christ-160 après Jésus-Crist, Vivre au temps des Romains, Le lent déclin d’une ville romaine 160-476 après Jésus-Christ. La surface des textes est équivalente au volume des illustrations très suggestives pour un jeune public.
Le contenu de cet ouvrage permet d’approcher, non seulement des évènements précis, mais également tout un mode de vie pour chaque période. Dès le départ cela se perçoit quand on apprend que ce sont les Étrusques et les Grecs qui font découvrir le vin aux populations des tribus côtières de la Gaule (la région qui deviendra la Narbonnaise ou la Gaule transalpine après la victoire romaine en 102 avant Jésus-Christ à Entremont). On verra ultérieurement comment au Ier puis au IIe siècle après Jésus-Christ, la région de Nîmes est enrichie grâce à la culture environnante de la vigne. Ce n’est toutefois qu’au IVe siècle, à l’initiative des Gaulois, que le tonneau remplace les amphores pour la conservation du vin. Cet ouvrage ne manque pas de le préciser plus loin.
D’autre part les faits historiques sont remarquablement bien contextualisés comme le passage d’Hannibal. On s’en aperçoit également au début de l’ouvrage lorsque l’on évoque le soutien des Volques (la tribu gauloise de Nîmes) à Octave (le futur empereur Auguste) alors que Marseille (depuis longtemps alliée des Romains) joue le mauvais cheval en soutenant Marc Antoine. Ceci permet d’introduire la personnalité de Cléopâtre et la bataille décisive d’Actium en 31 avant Jésus-Christ. La flotte gagnante est commandée par Agrippa et si aujourd’hui le symbole de Nîmes est un crocodile, cela provient du fait qu’Aggrippa fonde une colonie romaine à Nemausus (capitale des Volques). En effet la monnaie frappée porte au verso le dessin d’un crocodile pour rappeler les exploits de ce dernier contre l’Égypte (rare région de l’Empire romain où on pouvait rencontrer ce reptile).
Par la suite c’est toute la civilisation gallo-romaine qui est décrite en particulier par l’approche des nombreux monuments dont on a gardé de remarquables vestiges à Nîmes. La Maison Carrée est d’ailleurs inscrite au patrimoine de l’humanité depuis 2023. Les différents fonctionnaires et religieux d’une cité romaine antique sont représentés graphiquement et un petit texte percutant sert à préciser leurs fonctions. De même la hiérarchie, entre magistrats, citoyens, affranchis et esclaves, est bien mise en avant.
Le début du déclin de la cité est situé en conséquence des invasions barbares, la première étant celle d’Alamans en 260 après Jésus-Christ. Les grands propriétaires quitte la ville pour résider à la campagne et ne pratiquent plus l’évergétisme. Le christianisme s’inatalle progressivement et la légende autour de saint Baudile est rapportée, une grande église au centre de la cité porte d’ailleurs son nom.
Implantation wisigothique à Nîmes et fin officielle de l’Empire romain d’occident sont deux faits presque concomitants. Ce sont les derniers à être mentionnés. La lecture de cet ouvrage aura permis, à travers un cas concret, d’approcher assez largement l’histoire de Rome, un objet d’étude tant à l’école élémentaire qu’en classe de sixième. Un lexique, propsant une soixantaine de mots, est proposée sur deux pages ; on a inséré là fort à propos l’image du musée de la romanité, un édifice culturel phare de la ville de Nîmes.
Accessible jeunesse Beaucoup d'illustrations
