Avis de Ernest : "Les juifs seuls n’avaient pas cédé, ce qui augmentait les colères (Tacite)"
Mireille Hadas-Lebel avait publié chez Picard en 2009 le titre Rome, la Judée et les Juifs. Ce dernier ouvrage a inspiré en partie du titre Les trois guerres des juifs contre Rome 66-73, 115-117, 132-125. La conséquence de ces révoltes a été la dispersion de nombre de juifs de Palestine et a même anéanti temporairement en particulier la communauté des juifs installés en Égypte lors de la sende révolte juive. Nul n’ignore que ces évènements pèsent encore sur l’actualité du Proche-Orient.
Les sources de l’auteure tiennent en des écrits de Flavius Josèphe (témoin de la première rébellion juive), Tacite (58-120), Dion Cassius (160-230) et Eusèbe de Césarée (266-339). Dans les années moins 160, la Judée fait face à l’empire séleucide, aussi elle demande un traité d’alliance à Rome et devint ainsi un protectorat. En 64 avant Jésus-Christ, Pompée se voit demander un arbitrage entre trois prétendants au royaume hasmonéen de Judée. À compter de l’entrée de Pompée à Jérusalem, la Judée devient un protectorat romain. Après cette première guerre (où se place le siège de Massada) « Jérusalem était en ruines, le Temple profané, incendié, pillé, n’existait plus. Les survivants des massacres qui n’avaient été vendus comme esclaves ou envoyés fournir les jeux de l’amphithéâtre se retrouvaient dans un état d’abattement indescriptible dont quelques textes juifs de la fin du Ier siècle (II Baruch et IV Esdras) donnent une idée » (page 65). Hyrcan II est fait ethnarque et grand-prêtre par la grâce des Romains et ces derniers le mettent sous la surveillance du conseiller Antipater (un Iduméen converti au judaïsme) qu’ils lui imposent. Hérode, le fils d’Antipater se fait reconnaître comme roi de Judée en moins 40 par le Sénat romain par le Sénat romain et ce sont les légions romaines qui lui permettent de reconquérir le pays sur les Parthes. Il décède en 4 avant Jésus-Christ.
En fait dans des régions proches de la Judée, des populations s’en prirent aux Juifs tout en proclamant leur loyauté envers Rome. En Cyrénaïque, un tisserand juif promit des miracles, cette agitation mystique entraîna une suite d’évènements qui aboutirent, après la première révolte des Juifs en Palestine, à son extermination. Des juifs de Chypre se révoltèrent à la même époque, si bien que le territoire de l’île fut interdit à tous les Juifs. La diaspora juive hellénophone se souleva en Égypte entre 115 et 117. Dans ce pays, courait depuis plusieurs dizaines d’années, une légende comme quoi les juifs descendaient d’Égyptiens lépreux. Les tensions en Égypte entre les Grecs et les Juifs vivant là s’exacerbèrent après la conquête romaine. Les Romains s’opposèrent formellement au droit de cité pour les Juifs, privilège accordé aux Grecs dans ce pays.
La deuxième révolte judéenne court de 132 à 135. L’auteure entend mettre définitivement fin à l’hypothèse qu’il y eût une interdiction de la circoncision sous l’empereur Hadrien, cette cause de révolte des Juifs est donc à abandonner. Il faut par contre garder l’idée de la fondation d’une colonie romaine du nom d'Aelia et en conséquence de la décision de construire un temple dédié à Jupiter sur le site du Golgotha scandalisé les Juifs. Shimon Bar Kokhba (fils de l'Étoile), aux prétentions messianiques, fut le chef de cette révolte qui laissa la Judée dévastée. La prise de la forteresse du Betar par les Romains marqua la fin du conflit. La terre de Judée est rebaptisée alors Palestine. Le développement du christianisme fut favorisé du fait que cette révolte juive fut interprétée par les disciples de Jésus comme une punition divine et par les Juifs comme une conséquence de leurs péchés, ce qui les incita à devenir pieux et toute tentative de prosélytisme juif se révélait voué à l’échec (car on n’adore pas un dieu qui a laissé son peuple massacré et c’est la perspective d’être plus imposé fiscalement qu’un non-Juif).
Pour connaisseurs